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Les risques majeurs et les crises se définissent aussi par un ensemble de corps de métiers qui sont au service de la prévention et de la gestion de tels phénomènes. Typologie des risques, typologie des crises, typologie des métiers, typologie des acteurs... Cela tend à se complexifier, d'autant plus que de nouveaux acteurs se retrouvent directement impactés.

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Introduction

Notre objet de travail est celui des risques dits majeurs : c'est la possibilité d’un évènement d’origine naturelle ou anthropique, dont les effets peuvent mettre en jeu un grand nombre de personnes, occasionner des dommages importants et dépasser les capacités de réaction de la société (source Préfecture de l'Yonne). Cette notion est intimement liée à celle du territoire. C’est la confrontation d’un aléa peu fréquent avec des enjeux très graves, dans une zone qui implique des enjeux environnementaux, humains, culturels, et économiques. Le Que sais-je ? Les risques naturels (2005) l'explique :

En France, la sécurité des biens et des personnes face aux menaces potentiellement catastrophiques se décompose en trois domaines : prévention et gestion des risques majeurs, gestion de crise, post-crise et relèvement post-catastrophe. Les deux premiers de ces champs d’action sont fortement encadrés par le législateur. Magali Reghezza-Zitt and Ihnji Jon

Division des champs d'action, mutliplicité des acteurs, division des interventions selon les domaines de la sécurité, division horizontale des compétences (sur un territoire ou dans une organisation), division des zones d'exercice de l'action elles-mêmes divisée en périmètres plus petits. Cette fragmentation des compétences couplée à la division temporelle et spatiale des actions rend peu lisible "qui fait quoi ?" dans la gestion des risques et des crises aujourd'hui.

Les questions du pouvoir, de la gouvernance, et de la responsabilité viennent se surajouter dans un système d'action déjà complexe. En France, la sécurité est associée à un mode de décision centralisé. En parallèle, l'aménagement du territoire tend à se localiser, et beaucoup de frottements apparaissent entre la gestion centrale et la gestion locale. Nous nous situons ici à des échelles nationale et territoriale, mais en rajoutant les échelles européennes et mondiales, la répartition de l'autorité et des compétences devient impossible à cartographier tant la complexité est grande.

Les sept axes de la politique de prévention des risques majeurs en France aujourd'hui

(source : Réseau Canopée) À chaque axe correspond des directives, des plans d'action, des formations, des outils, et des métiers spécifiques :

  1. La connaissance des phénomènes, de l’aléa et du risque : elle permet la prévision et la surveillance (par exemple, les cartes de vigilance de météo-France).
  2. Le système d’alerte d’un danger aux populations : le signal d’alerte est le même sur tout le territoire : il est émis par des sirènes diffusant trois séquences sonores successives de 1 mn 41 s chacune et séparées entre elles par un intervalle de 5 secondes. La population doit avant tout se mettre à l’abri dans un bâtiment et en outre, se mettre à l’écoute de la radio pour prendre les consignes des autorités.
  3. L’information préventive et l’éducation : le Dicrim (Document d’information communal sur les risques majeurs), les programmes scolaires depuis 1993. Depuis 2002, il devrait y avoir dans chaque établissement scolaire un Plan particulier de mise en sûreté.
  4. La prise en compte des risques dans l’aménagement : des PPR (Plan de prévention des risques naturels, loi de 1995) élaborés par les préfets et annexés aux PLU (Plan local d’urbanisme) ont pour objectif de contrôler le développement dans les zones exposées à un risque. Des PPRT (Plan de prévention des risques technologiques, 2003) sont aussi progressivement mis en place. Une législation concerne les établissements industriels dangereux depuis 1976. Les ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement), et spécialement les plus dangereux, classés Seveso I et II, sont particulièrement contrôlés.
  5. La mitigation ou réduction de la vulnérabilité : elle implique les professionnels (entreprises du bâtiment, industriels…) et les particuliers.
  6. La planification de l’organisation des secours : elle peut aller du plan communal de sauvegarde jusqu’au plan Orsec déclenché par le préfet. Celui-ci peut s’accompagner d’un PPI (Plan particulier d’intervention) pour les établissements classés Seveso, les barrages hydro-électriques ou les sites nucléaires.