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Les crises répétées (quels que soient les effets déclencheurs) sont autant de moments d'accélération des transformations numériques, que de mise en lumière des nouveaux risques technologiques (d'un point de vue technique, mais aussi politique avec le renforcement des contrôles par exemple). Dans une société du risque, un fossé se creuse entre ceux qui voient le numérique (même dégradé) comme une solution et ceux qui le voient comme un problème.

La crise comme phénomène total et de plus en plus fréquent (voire continu) met en lumière les outils et les usages numériques fragilisants.

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Les nouveaux risques technologiques

Tout d'abord, les crises mettent en lumière des nouveaux risques technologiques, sans cesse renouvelés par la progression des outils et des usages. En effet si toute technique (même très simple) comporte des risques propres à ses fonctions (la voiture porte un risque de collision, le couteau de se couper, etc), les nouvelles technologies ouvrent de nouveaux champs de risques plus ou moins imprévus et plus ou moins indirects. Dans ce cadre, les crises montrent les risques qui existaient dans une technique et qu'on ne peut connaître vraiment qu'en les expérimentant. Comment Mark Zuckerberg aurait-il pu prévoir le problème des bulles informationnelles à grande échelle sur Facebook avant qu'on constate ses effets néfastes (polarisation politique des usagers) ?

Data.

Cyber-risque. Rapport de LIREC sur Les risques et l'environnement numérique.

L'accélération des transformations numériques dans les crises : "le numérique propose, la crise impose" → télétravail, réseaux sociaux, outils collaboratifs

Face à l'urgence de situations de crise qui demandent des réponses rapides et efficientes, le numérique apparaît comme une opportunité de répondre à des problèmes à plusieurs niveaux.

Le numérique en mode dégradé

Le numérique dans les crises est souvent en mode dégradé, c'est-à-dire aux fonctionnalités limitées. Mais le mode dégradé se situe également au niveau des usages. Par exemple le télétravail forcé par le confinement au plus fort de la crise sanitaire du Covid-19. Ce nouvel usage s'est généralisé sans forcément des outils au point, une organisation managériale appropriée, et des travailleurs préparés à travailler sur ce mode-là. Il est important de comprendre que les outils et les usages numériques dans la crise ne sont pas les mêmes que hors de la crise : la crise est le temps du bricolage technique ("on fait avec ce qu'on a"), du bricolage organisationnel ("on s'organise comme on peut, avec qui est là"), et de la suspension des problèmes usuels ("on verra après la crise").

Le mode dégradé est à la fois un problème et une solution : il est une solution à partir du moment où il a été pensé en amont pour pouvoir continuer à faire vivre des activités indispensables ; il peut devenir un problème s'il ne s'accompagne pas d'une réflexion autour des effets néfastes de ce mode dégradé et de la mise en place de compensations organisationnelles pour palier la dégradation dudit système numérique.

Nouveaux outils, nouveaux usages

Politique : fossé qui se creuse entre technophiles et technophobes

Les nouveaux risques liés au progrès technologique (qui ne sont pas que les risques technologiques en tant que tels, mais sont liés à la complexification des systèmes, l'urbanisation croissante,